BONAGUIL, château de la « Bonne Aiguille »
ou de la « Bonne Eau »
Le château de Bonaguil est sans doute l'un des plus beaux châteaux-forts de France
Le château de Bonaguil est un des derniers châteaux forts construits. Il est bâti sur un éperon calcaire qui domine d'une trentaine de mètres le confluent de deux étroites vallées. Il détient la particularité de ne pas être sur une position stratégique : le château ne défend pas une ville, ni le passage d'un fleuve, ni une vallée importante ou une route commerciale
La visite commence depuis le village de Monflanquin.
Située sur une colline surplombant la vallée de la Lède, à la frontière du Périgord du Quercy et de la Guyenne, Monflanquin est classée parmi les plus beaux villages de France.
30 km environ sépare ce village du château de Bonaguil.
Sa construction débute au XIIIe siècle, puis il est entièrement repris à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle par le baron Bérenger de Roquefeuil qui lui ajoute tous les perfectionnements défensifs du Moyen Âge finissant. Merveille d’architecture militaire s'étendant sur 7500 m², véritable catalogue de la fortification depuis le XIIIe jusqu'au XVe siècle, il intègre à partir de 1480 les derniers perfectionnements de la défense au moyen de l’artillerie tant pour utiliser celle-ci que pour s'en prémunir : formidable barbacane couvrant l'accès au château, canonnières par dizaines tant dans les tours que dans les courtines, chambres de tir casematées (voûtées) à l'abri des boulets adverses et permettant des feux bas et rasants, « moineau » casematé interdisant toute circulation au fond du grand fossé, terrasses d'artillerie étagées au pied du corps de place qui constituent autant d'enceintes successives à forcer, aménagement à des fins défensives d'une grotte naturelle située sous l'éperon rocheux, etc.
À son achèvement vers 1510, il apparaît cependant obsolète dans son corset de pierre austère et guerrier. En effet, à cette époque du début de la Renaissance, les grandes familles nobles ainsi que le roi et ses proches commencent à construire les premiers châteaux de la Loire et, dans tout le royaume, de nombreuses forteresses médiévales de la petite et moyenne aristocratie, même si elles conservent quelques dispositifs défensifs, sont peu à peu transformées en résidences d'agrément par abattage d'une partie des tours et des courtines afin de les ouvrir sur la lumière et la campagne.
Dans un état de conservation tellement remarquable que VIOLLET-LE-DUC, Lawrence d’ARABIE ou André BRETON citeront Bonaguil en exemple ; un système défensif révolutionnaire basé sur l’artillerie à feu (mais qui ne servira jamais !) ; le dernier cri en matière de confort (puits, latrines nombreuses, lessivière, tout-à-l’égout, etc…) pour une demeure vivante jusqu’à la Révolution...
Hormis la perte de ses charpentes pendant la Révolution Française, le château de Bonaguil est aujourd'hui dans un état de conservation remarquable. Il n'eut jamais à subir d'attaque et fut habité jusqu'à la Révolution.
Les connaissances actuelles sur les graffiti de la tour d'artillerie du château de Bonaguil permettent de dater l'ensemble de ces inscriptions d'une période allant de 1580 à 1620. Parmi ces inscriptions figure un exemplaire SATOR sur lequel se répètent les lettres SPOR EANT, symboles de l'EMPIRE ROMAIN
Arrive alors le puissant Bérenger de ROQUEFEUIL (1448-1530), issu de l'aristocratie du Quercy et du Rouergue, qui va consacrer plus de trente années de sa vie à faire de Bonaguil la forteresse de légende qu'elle est aujourd'hui, dotant les lieux d'une barbacane, de plusieurs tours, sept ponts-levis, une chicane, une casemate, des canonnières et une caponnière où, selon la petite histoire, auraient logé les poules en temps de paix
- 1761, Marguerite de FUMEL, acquiert Bonaguil et recouvre les cheminées de boiseries, transforme les 7 ponts-levis en ponts dormants, aménage de nouveaux appartements et
fait enduire les murs de sa nouvelle demeure pour de nouveaux décors…
2004, la municipalité de Fumel et les Monuments Historiques, engagent une vaste campagne de restauration : les travaux de stabilisation des fresques sont confiés à un expert, qui parvient à préserver les graffiti les plus en danger.Témoignages modestes du passé, morceaux de vie rescapés des orages de l’Histoire, trésors révélés de Bonaguil, paroles de pierre ou écritures de mur, les graffiti nous sont enfin rendus comme une page supplémentaire aux Mystères de ces lieux.