Inscrit au patrimoine mondial de l'humanité, Shirakawa-go ainsi que le village de Gokayama sont surtout connus pour leurs maisons typiques dans lesquelles étaient élevés les vers à soie.
Ce style architectural appelé gasshi-zukuri, ( traduction: construction aux paumes des mains jointes ) désigne les maisons au toit très pentu ( 60°) afin de supporter les chutes de neige très abondantes de cette région montagneuse.
Nos tickets de bus achetés la veille.
Un ticket pour le trajet Kanazawa - Shirakawa-go
Arrêt de 4 heures ( suffisant pour visiter le village)
Un autre ticket pour le trajet Shirakawa-go - Takayama
Coût total par personne 4000 Yen soit environ 40 euros.
Après 1h15 de bus, nous arrivons à notre étape intermédiaire de la journée Shirakawa-go.
Le bureau d'information nous met tout de suite dans l'ambiance, il a neigé la veille et même s'il reste beaucoup de neige, c'est la fin de l'hiver.
Il est temps de ranger le chasse-neige.
Après avoir déposé nos sacs dans un casier (4 euros ), nous voilà parti sous un ciel bleu, à la découverte de ce village.
Situés dans une région montagneuse longtemps isolée, ces villages aux maisons de style gassho tiraient leur subsistance de la culture du mûrier et de l'élevage du ver à soie.
Leurs grandes maisons au toit de chaume à double pente très accentuée sont uniques au Japon.
Les villages historiques de Shirakawa-go et de Gokayama sont de remarquables exemples de sites traditionnels qui ont su s'adapter parfaitement à leur environnement et à leurs fonctions économiques et sociales, ainsi qu'aux profonds changements économiques qui ont affecté le Japon au cours du dernier demi-siècle.
Shirakawa-go faisait partie du territoire du clan Takayama au commencement de la période Edo mais à partir de la fin du 17ème siècle, et jusqu'à la restauration Meiji en 1868, elle fut sous le contrôle direct du gouvernement militaire d'Edo Bakufu
Au VIIIe siècle apr. J.-C., cette zone devint un lieu consacré au culte ascétique de montagne, centré sur le mont Hakusan, pour un ordre qui combinait d'anciennes croyances prébouddhiques avec un bouddhisme ésotérique.
Au XIIIe siècle, il subit l'influence de la secte ésotérique Tendai, puis celle de la secte Jodo Shinshu, qui est demeurée, encore
aujourd'hui, influente dans cette zone. Ses enseignements ont joué un rôle important dans le développement des structures sociales de cette région, fondé sur le système de coopération mutuelle entre des groupes familiaux voisins (kumi).
Blottis au coeur des montagnes, Shirakawa-go et Gokayama sont de tranquilles villages traversés par une rivière et entourés de rizières. Pourtant ces villages mitoyens sont classés au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1995, grâce à leurs maisons traditionnelles construites dans le style gassho-zukuri. La principale
caractéristique de ces maisons en bois est leur toit de chaume en forme de triangle pentu, comme des mains en prière (gassho), afin de supporter le poids de la neige, abondante dans cette région. Ce sont de grandes maisons de 18m de long sur 10m de large sur quatre niveaux, où plusieurs générations vivent ensemble. Le dernier niveau est traditionnellement réservé à l'élevage de vers à soie.
Nous avons visité la maison kanda ( 3 euros/per)
Dans certaines de ces maisons, il est possible de voir des démonstrations et de participer à des ateliers d'arts traditionnels comme la teinture ou le tissage ou de s'initier à la fabrication des soba (nouilles de sarrasin).
En raison du relief montagneux, la culture traditionnelle japonaise du riz n'était pas très productive dans cette région, ce qui explique que les paysans se soient tournés vers d'autres cultures céréalières telles le sarrasin et le millet qui acceptent des champs plus petits.
Malgré ces difficultés, les récoltes étaient très légèrement excédentaires. Les quelques produits commercialisa blés de la région étaient le papier japonais (washi) fait de fibres de mûrier,
arbre que l'on rencontre dans la région, le nitrate de calcium pour la fabrication de poudre à canon et les produits de base de la sériciculture <vers à soie et fil à soie brut>.
La production de papier se poursuivit tout au long de la période Edo mais déclina quand les procédés de fabrication occidentaux apparurent au 19ème siècle. La production de nitrate qui avait
commencé au milieu du 17ème siècle disparut avec l'arrivée au 19ème siècle au salpêtre européen très peu coûteux.
Les koï Nobori ( banderole de carpe) sont déjà de sortie pour la fête Kodomo no hi ( jour des enfants ) célébrée chaque année le 5 mai.
Selon une légende chinoise, les carpes du fleuve jaune, après avoir remonté le fleuve, s'envoleraient vers le ciel en se transformant en dragons. Cette légende serait à l'origine des koi nobori, qui représentent plus généralement la force et la persévérance des carpes qui remontent à contre-courant les rivières et cascades.
Ces bannières sont accrochées le long de perches en bambou. La première et la plus large, magoi, est noire et représente le père; la deuxième, higoi, est rouge et représente la mère, puis l'on ajoute une carpe pour chaque enfant de la famille.
Parfois, on suspend aussi des rubans rouges et blancs ou une manche à air multicolore symbolisant les flots des rivières.
L'industrie de la soie survécut plus longtemps, au 17ème siècle
jusque dans les années 1970. Le besoin de grands espaces pour l'élevage des vers à soie et le stockage des feuilles de mûrier eurent une incidence très forte sur la multiplication des maisons de type gassno.
Un observatoire aménagé au château Ogimachi offre un point de vue apprécié sur le village.
Quelques toitures classiques aussi. Mais quand même beaucoup de ces belles maisons au toit de chaume ( vue prise d'une petite colline où nous avons pic niqué).
Il est possible de loger dans l'une des maisons de style gassho-zukuri puisque le village compte 25 minshuku et 14 ryokan établis dans ce type d'habitation.
Le village est un lieu très touristique visité par environ 1,5 millions de personnes par an, difficile des faire des photos sans un touriste qui traîne dans un coin.
Les boutiques et restaurants restent concentrés sur une rue principale.
Chaque saison offre au village un visage différent : neige et maisons illuminées en hiver, cerisiers en fleurs au printemps, arbres écarlates en automne, sans oublier le spectaculaire exercice anti-incendie du dernier dimanche d'octobre ou de grands jets d'eau arrosent tout le village.